Une nouvelle maladie a récemment été identifiée par des scientifiques sur des oiseaux de mer originaires d’Australie. Nommée « plasticose », cette pathologie se caractérise par une inflammation de l’appareil digestif de ces volatiles, provoquée par l’ingestion de particules de plastique.

C’est un mal qui touche les oiseaux marins d’Australie. À force d’ingérer des fragments de déchets plastiques, ces volatiles finissent par développer une inflammation du tube digestif. Ces cas de « plasticose » ont été observés par une équipe internationale de chercheurs anglais et australiens. Publiée dans The Journal of Hazardous Materials, leur étude a été réalisée sur une vingtaine de cadavres d’oiseaux marins originaires de l’île australienne de Lord Howe (des jeunes puffins à pieds pâles). Les corps de ces volatiles de mer ont été recueillis entre le 28 avril et le 8 mai 2021 et analysés peu de temps après leur décès.

Les résultats ont révélé une forte présence de plastique dans l’estomac et le gésier des puffins examinés. La plasticose est une maladie d’origine fibrotique, c’est-à-dire qu’elle se traduit par la formation de tissus cicatriciels étendus. « La présence de plastique a été fortement associée à une formation étendue de tissu cicatriciel et à des changements importants, voire à la perte de la structure des tissus dans la muqueuse et la sous-muqueuse », précisent les chercheurs.

D’après l’étude, ces cas de plasticose s’expliquent par le fait que ces volatiles marins ne font pas le tri entre les nutriments naturels récupérés sur les plages et les fragments de plastique issus des déchets qui se mélangent à leur source d’alimentation. Les auteurs de ces travaux sont formels : « la pathologie a été causée directement par le plastique, plutôt que par des éléments naturels, tels que la pierre ponce ». Une découverte qui s’avère d’autant plus inquiétante dans la mesure où elle pourrait toucher d’autres espèces animales (voire les humains) et dans d’autres parties du monde.

Selon un rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) publié l’année dernière, la pollution plastique devrait doubler d’ici 2040 et quadrupler d’ici 2050. « À ce rythme de croissance, la pollution plastique entraînera des risques écologiques importants dans de nombreuses aires marines« , alerte l’ONG.

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *